Le (gros) concert des Fatals Picards au Vivat : vidéos du concert du 2/12 et presse...
Morceaux choisis de l'interview téléphonique Voix du Nord :
Leur image. « On a pas mal de casseroles. Notre nom... On a gardé le même nom et pas mal de chansons du répertoire. Notre nom, pour les gens, ça fait un peu Patrick Sébastien. » (Ils n'ont de Picards que le nom, donné par Ivan, le fondateur du groupe en 1997, parti en 2007 fonder un autre groupe). « Comme la chanson Mon Père était tellement de gauche, beaucoup d'autres ne nous aident pas. On se met aussi pas mal de bâtons dans les roues, on se fait pas des copains dans ce monde (le showbiz) où tout le monde est copain soi-disant. »
Chansons à textes. « Pour nous, c'est d'abord le texte. Tout le monde écrit, c'est plutôt finalisé par Billy, le guitariste. Les musiques sont composées après, par le bassiste, avec moi. C'est un exercice de style. Faut écrire quelque chose d'humoristique, toucher le maximum de gens, il y a un cahier des charges à respecter ! »
Mélange franco-anglais. « On a fait une chanson pour l'Eurovision (L'Amour à la française), en 2007, un mélange franco-anglais. On est toujours un groupe humoristique de chansons à textes, à sketches. Quand on veut faire du rock'n'roll, faire rire les gens, faire des textes que la majorité des gens comprennent... le français, c'est bien. Et le français supporte très bien le rock'n'roll et l'humour. »
Johnny Halliday. « On ne faisait référence à Johnny que dans le titre Le Jour de la mort de Johnny (chanson censurée par la maison de disque Warner), on réfléchissait juste à ce qui va se passer le jour ou il va mourir : est-ce que tous les mecs vont venir en Harley Davidson ? (rires). Il y a beaucoup de fans qui ont compris le côté dérision de la chanson. Bernard Lavilliers avait bien compris l'humour (pour la chanson qu'ils lui ont dédiée), il est venu sur notre clip. On nous a accusés de vouloir la mort de Johnny. Mais non ! Y'a plein de gens qui n'ont pas compris. Tant pis. C'est juste une chansonnette sans prétention. Ça nous a fait un peu de publicité aussi (rires). »
People. « Oui, dans 1983 ou Moonboots, beaucoup de noms connus sont cités. Si je fais une chanson humoristique sur mon voisin, ça touchera un peu moins le public... Mais dans Coming out, Dan s mon verre, Retour à la terre ou La France du petit Nicolas. c'est autre chose que de tailler des shorts à Karl Lagerfeld ! Il y a des chansons de gaudriole légère et des trucs plus sérieux. On n'est pas dans le créneau Gala , Voici, notre univers quotidien, c'est plutôt les petits clubs. »
Coeur à gauche ? « Exactement, on a une sensibilité, on est tous trentenaires. Mais on n'est pas des combattants. On est plus ou moins orientés fête de l'Huma, les Enfants de don Quichotte, l'abbé Pierre. On est assez consensuels. On aime bien taquiner, on essaie de ne pas blesser même si, pour Coming out, on a des retours assez curieux. »
Ce qui les énerve le plus en ce moment. « Qu'il y ait des gens qui dorment dehors, une actualité mordante aujourd'hui, des gens qui n'ont rien à bouffer. » Mais ils vivent très largement de leur métier, et ont conscience de leur chance : « Notre camion est très confortable, on mange très bien le midi, on dort dans des très bons lits. »
PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE QUÉTELARD
samedi 03.12.2011, 05:24 - La Voix du Nord
Hier soir, dans un Vivat d'Armentières dont c'était le premier concert debout depuis des lustres, 650 personnes ont eu la démonstration que les quatre zozos plus très Picards depuis qu'Yvan Callot les a quittés, sont aussi de sacrés bons rockers. Bien sûr, le chanteur vibrionnant Paul Léger, y est pour beaucoup.
Mais les trois autres, le batteur Jean-Marc Sauvagnargue (qui pose parfois ses baguettes pour chanter, comme Mon père était tellement de gauche) et les excellents guitaristes et bassistes échangistes Yves Giraud et Laurent Honel, prennent aussi toute leur part dans l'excellence de la performance. Un très bon concert de rock, donc. Mais tout ça c'est pour rire. Du monde merveilleux de Chez Amélie Poulainau savoureux Retour à la Terre qui moque gentiment le dernier hippie du Larzac, en passant par Vas-y Yannick ! jusqu'à la chanson hommage amusée Bernard Lavilliers, il n'est pas un titre des Fatals qui ne soit prétexte à jeux de mots outranciers, blagues potaches et railleries en tout genre. Un rock joyeux et tonique servi, faut-il le préciser, par un groupe qui a aussi une bonne gauche... Un humour à la Groucho tendance Marx comme La France du Petit Nicolas nous l'a rappelé hier soir
B. T.