Du rock et du reggae pour les 4 ans... et plus ! Philippe Cancel nous parle d'Homo Sapiens

A voir en famille ce samedi après-midi au Vivat : trois musiciens habitués des scènes de la région pour un concert pop-rock-reggae mêlé à un film d'animation. Ouvert aux enfants de 4 ans, et plus bien évidemment, Homo Sapiens est un spectacle bourré d'énergie. Concepteur de ce projet, Philiipe Cancel de la Cie Poly-Sons nous en dit plus sur ce qui nous attend.

Comment vous est venue l'idée d'Homo Sapiens?
Quand nous commençons à travailler sur un spectacle il y toujours deux envies : l'une est musicale et l'autre est d'aborder un sujet qui nous taraude. Et cette fois en plus il y avait la rencontre avec la vidéo de Fabien Soret. Pour Homo Sapiens la question de fond portait sur tous ces messages qui environnent nos enfants sans qu'on y prenne garde. La télévision que nous regardons, la radio, les conversations d'adultes que nous avons au dessus de leurs têtes font naître des questions ou parfois les troublent. Je voulais parler de cela. Qui est donc ce soit disant "homme moderne"? Et du coup, par extension, comme je peux le faire avec mes propres enfants, essayer de réfléchir avec eux, donner un petit bout de mes réponses ou simplement  leur dire que je partage leurs questions. Si possible avec humour et attention et en ne donnant surtout pas de leçons.
Pour la musique on voulait explorer des genres musicaux très variés et inventer des arrangements insolites avec tous nos instruments, faire un clin d'œil au rock 'n roll et composer un vrai concert.

Aviez-vous également "faim de pourquoi" quand vous étiez enfant ?
Ah ça oui! Mais c'est le fait de fréquenter beaucoup d'enfants lors des tournées ou des projets dans les écoles ou dans les villes qui m'a inspiré et puis bien sûr toutes ces questions de mes propres enfants qui me cueillent au dépourvu au petit déjeuner !

Quelle est votre recette pour parler des sujets "graves" (crise, guerre, violence...) aux enfants ?
Il n'y a pas de recette évidemment. En fait j'écris d'abord un premier jet de la musique simplement avec la guitare... Une musique qui me semble pouvoir porter de la douceur ou au contraire de la rage ou de la vivacité. Et c'est elle qui va guider l'écriture des textes. Plutôt de façon poétique, par association d'images. J'essaie que ce ne soit pas frontal et pourtant de dire vraiment les choses. Par exemple dans Chasser la peur je voulais parler des disputes des parents et aussi des stratégies que les enfants inventent pour s'en protéger. Alors je ruse. J'utilise des métaphores et je détourne un peu les choses. Je parle de dragons dans les salons. J'aime qu'il y ait plusieurs lectures possibles. Qu'on saisisse le sens général au premier degré mais aussi qu'enfants et adultes comprennent de nouvelles choses en réécoutant mieux.

Quelques mots sur les films d'animation créés par Fabien Soret et qui accompagnent les chansons du spectacle ?
Ça a été une rencontre formidable. Il a tout de suite compris qu'on ne voulait pas des illustrations mais un environnement d'images qui feraient elles aussi écho au sens général des chansons. C'était aussi très important que ça ouvre l'imaginaire et laisse l'attention voyager entre la vidéo et nous sur scène bien vivants.

Vos créations sont-elles toujours orientées vers le jeune public? Si oui: pourquoi ?
Oui depuis dix ans c'est le cas. En fait ça s'est fait un peu par hasard. J'écris des musiques et des mélodies constamment. Je ne les adresse à personne en particulier et elles pourraient devenir la base d'un concert pour adultes. D'ailleurs certaines chansons n'arrivent pas dans les spectacles parce qu'au final elles ne sont plus du tout pour les petits. Mais quand j'ai inventé mon personnage de Mage Kalimba dans mon premier spectacle pour parler justement de comment on écrit la musique ça a été évident que ce serait à destination du jeune public. Après je n'ai plus arrêté. J'aime beaucoup la compagnie des enfants, je crois sur nous partageons la même timidité....

Après Homo Sapiens, de nouveaux projets pour la compagnie Poly-Sons ?
Oui bien sûr. Nous sommes en train de répéter et de composer les arrangements musicaux d'un spectacle à destination des tout petits "musiques minuscules" en intégrant des passages où nous improviserons de la musique avec eux. Il y aura un équilibre musique/chansons qui penchera plutôt vers la musique seule pour qu'ils puissent intervenir avec les petits objets et instruments que nous leur apprenons à manipuler en direct.
Et puis nous voulons reprendre un corpus de nos chansons pour inventer une forme de concert qui s'amuse avec la participation des spectateurs. On peut faire des choses formidables qui dépassent largement le fait de taper dans les mains ! Pendant les concerts j'aime beaucoup cela, gérer la montée du public et puis revenir à une attention plus concentrée. Quand on est au diapason c'est très grisant cette complicité avec les spectateurs.

Rendez-vous est donc pris ce samedi 16:30 au Vivat avec Philippe Cancel et ses deux musiciens, Sabine Wronka et Thomas Faye. A voir en famille = les places sont toutes à 7€. Profitez-en !